Au moins 110 civils ont été tués samedi par des membres présumés de Boko Haram dans un village du nord-est du Nigeria, selon un bilan des Nations unies, ce qui en fait une des attaque les plus meurtrières dans cette région, en proie à une sanglante insurrection jihadiste.
“Le 28 novembre, en début d’après-midi, des hommes armés sont arrivés à moto et ont mené une attaque brutale sur des hommes et des femmes qui travaillaient dans des champs à Koshobe”, a déclaré dimanche le coordinateur humanitaire de l’ONU au Nigeria, Edward Kallon. “Au moins 110 civils ont été froidement tués, et de nombreux autres blessés dans cette attaque”, a-t-il ajouté.
Un bilan qui n’a cessé de s’alourdir en l’espace de 24 heures. Il intervient après celui rendu public dimanche par les autorités nigérianes : “Alors qu’hier le bilan était de 43 morts, on vient de m’informer à mon arrivée qu’il est désormais de 70 morts”, avait déclaré un peu plus tôt à la presse le gouverneur de l’Etat de Borno, épicentre de l’insurrection jihadiste, Babaganan Umara Zulum.
Le gouverneur s’exprimait depuis le village de Zabarmari, situé à proximité du champ attaqué, après avoir assisté à l’enterrement des 43 corps retrouvés la veille. Ce bilan pourrait encore s’alourdir avait prévenu le gouverneur. “Les opérations de recherche vont reprendre aujourd’hui”, a-t-il ajouté.
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Samedi, des combattants de Boko Haram ont ligoté et égorgé des ouvriers agricoles qui travaillaient dans les rizières du village de Koshobe, non loin de la capitale provinciale Maiduguri.
“Nous avons retrouvé 43 corps sans vie, tous ont été égorgés, et six personnes gravement blessées”, avait déclaré Babakura Kolo, le responsable d’un groupe d’autodéfense pro-gouvernemental. “C’est sans aucun doute l’œuvre de Boko Haram qui opère dans la région et attaque fréquemment les agriculteurs”, a estimé M. Kolo qui a participé à l’évacuation des victimes.
Selon les responsables d’une milice pro-gouvernementale, les 43 premières victimes retrouvées faisaient partie d’un groupe de 60 ouvriers agricoles originaires de l’État de Sokoto, à environ 1.000 km à l’ouest, qui s’étaient rendus dans le nord-est pour trouver du travail dans les rizières.
Le président du Nigeria Muhammadu Buhari a “condamné le meurtre de ces agriculteurs dévoués à leur travail par des terroristes “, dans un communiqué. “Le pays entier est blessé par ces assassinats insensés”, a-t-il ajouté.