Besoin d’une action mondiale urgente pour éviter d’aggraver l’instabilité dans la région alors que la guerre au Soudan entre dans sa troisième année

Genève/Port Soudan, 15 avril 2025 – Alors que la guerre brutale au Soudan entre aujourd’hui dans sa troisième année, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé un appel pour qu’une action internationale immédiate et coordonnée soit menée afin d’aider à soulager les souffrances inimaginables causées par le conflit et pour éviter un plus haut niveau d’instabilité dans la région.

Le conflit a déclenché la plus grande crise de déplacement au monde et l’une des situations humanitaires les plus graves. Plus de 11,3 millions de personnes sont aujourd’hui déplacées à l’intérieur du pays – dont 8,6 millions ont été déracinées par le conflit actuel – tandis que 3,9 millions de personnes supplémentaires ont fui vers les pays voisins au cours des deux dernières années seulement, cherchant désespérément la sécurité, la nourriture et un abri.

Aujourd’hui, plus de 30 millions de personnes, soit deux tiers de la population du Soudan, ont un besoin urgent d’aide humanitaire, dont 16 millions d’enfants.

« À cause de la guerre, le Soudan est au bord du gouffre. Des milliers de personnes sont mortes dans la violence, des familles déchirées, et les espoirs et les aspirations de millions de personnes ont été anéantis par la famine, la maladie et l’effondrement total de l’économie », a déclaré Amy Pope, directrice générale de l’OIM. « Malgré la violence, de nombreuses personnes déplacées tentent de rentrer chez elles, pour ne trouver qu’une dévastation totale. Le Soudan a désespérément besoin d’aide humanitaire et, ce qui est tout aussi important, d’investissements à long terme pour s’assurer que les personnes puissent rentrer en toute sécurité et qu’elles puissent, aux côtés de leurs communautés, se rétablir et reconstruire leur vie. »

Parallèlement, alors que des milliers de personnes luttent pour survivre dans la région ravagée du Darfour, les organisations humanitaires disposent d’une fenêtre de plus en plus restreinte pour intensifier les opérations transfrontalières depuis le Tchad avant que les pluies ne viennent perturbent ce cordon humanitaire essentiel.

Avec la poursuite des déplacements transfrontaliers et des situations fragiles dans les pays voisins comme le Soudan du Sud et le Tchad, le risque de déstabilisation s’accroît au niveau régional. La réponse humanitaire doit être complétée par des solutions durables pour les rapatriés, les réfugiés, leurs communautés d’accueil et les gouvernements.

Depuis le début du conflit, l’OIM a assuré une aide et une protection vitales – notamment en fournissant des abris d’urgence, de l’eau, des installations sanitaires et des services de santé – à près de quatre millions de personnes au Soudan et dans les pays voisins. Grâce à sa matrice de suivi des déplacements (DTM), l’OIM fournit également des données essentielles pour guider l’ensemble des plans de réponse humanitaire.

Au Tchad, au Soudan du Sud et en Ethiopie, l’OIM aide les réfugiés qui arrivent et les rapatriés en les accueillant à la frontière, en les transportant, en leur faisant passer des examens de santé et en leur apportant une aide de base. L’organisation travaille également avec les communautés d’accueil pour promouvoir la cohésion sociale et la résilience, ce qui est essentiel pour éviter toute nouvelle instabilité.

Malgré l’ampleur des besoins, le plan de réponse de l’OIM n’est financé qu’à hauteur de 10 % en avril 2025. Sans financement immédiat, les opérations seront gravement perturbées. Le recueil de données sera interrompu. Plus de 100 partenaires humanitaires cesseront de recevoir les articles essentiels. Des millions de personnes seront privées d’une aide vitale.

L’OIM lance un appel urgent à la communauté internationale pour un financement immédiat et durable de son plan afin d’intensifier les opérations, qui permettent notamment d’assurer les services vitaux dans les domaines de la santé, de la protection, de l’aide aux mouvements, mais aussi de fournir des abris, de l’eau, des installations sanitaires et d’hygiène, ainsi que de soutenir les services essentiels de la réponse humanitaire globale. Les partenaires humanitaires ont besoin de ces outils pour répondre à la crise.

« La population du Soudan ne peut pas se permettre de rester dans l’expectative. La communauté internationale doit délivrer un message clair et uni : le peuple soudanais n’est pas oublié », a déclaré la directrice générale Amy Pope.

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