Première diminution du nombre de déplacements enregistrée depuis le début de la crise au Soudan, dans un contexte de crise humanitaire qui perdure

Port Soudan/ Genève, 27 mars 2025 – Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de personnes déplacées au Soudan a diminué de 2,4 % au cours des trois derniers mois, marquant la première baisse depuis que la crise a éclaté il y a près de deux ans. Cette diminution est principalement due au fait que les personnes déplacées retournent dans leur lieu d’origine. Cependant, les personnes qui retournent chez elles reviennent dans des régionsqui ont subi des dommages importants, et où il y a très peu d’abris, de nourriture, d’infrastructures, de possibilité d’éducation et de services de base adéquats.

Depuis décembre 2024, 396 738 personnes sont rentrées chez elles dans les États d’Al Jazirah, de Sennar et de Khartoum. Ces mouvements reflètent une évolution prudente mais pleine d’espoir, les communautés cherchant à récupérer leurs maisons et à reprendre leur vie après des mois de conflit intense. Cependant, les déplacements depuis les États du Darfour du Nord et du Nil Blanc ont augmenté en raison de l’insécurité croissante, et dans tout le Soudan, le besoin d’aide humanitaire reste extrêmement important.

« Alors que de nombreuses personnes souhaitent rentrer chez elles, les conditions d’un retour et d’une intégration sûrs et durables ne sont pas encore réunies », précise Mohamed Refaat, chef de mission de l’OIM au Soudan. « Les services de base dans les domaines de la santé, de la protection, de l’éducation et de la nourriture sont rares, et le manque d’infrastructures fonctionnelles et de capacités financières rendra difficile la reconstruction des familles. »

Selon les données récentes de la matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, le Soudan compte actuellement environ 11 301 340 personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI), ce chiffre incluant les personnes qui ont été déplacées avant et après le début du conflit. La majorité des personnes déplacées viennent de Khartoum, du Darfour du Nord et du Darfour du Sud. Près de quatre millions de personnes se sont réfugiées dans les pays voisins, dont la majorité en Égypte, au Sud-Soudan et au Tchad.

La plupart des personnes déplacées vivent dans des conditions humanitaires désastreuses, avec un accès limité aux services de base. Plus de la moitié des personnes déplacées sont des enfants, dont 27 % ont moins de cinq ans. Les filles de moins de 18 ans représentent environ 28 % de la population déplacée, révèle également le rapport.

« Près de deux ans de conflit incessant au Soudan ont entrainé d’immenses souffrances, déclenchant la crise humanitaire la plus importante et la plus dévastatrice au monde, avec plus de 30,4 millions de personnes – soit plus de la moitié de la population – dépendant de l’aide humanitaire, dont 16 millions d’enfants. Les récentes coupes budgétaires de l’aide humanitaire internationale aggravent la crise et accentuent les souffrances », a déclaré M. Refaat de l’OIM.

L’OIM, via le plan de réponse au Soudan, a lancé un appel aux dons de 250 millions de dollars pour venir en aide à 1,7 million de personnes dans le besoin. Cependant, le plan d’intervention reste largement sous-financé, et n’avait récolté que 6 % des fonds nécessaires en février 2025.

L’OIM a planifié des interventions d’urgence depuis le début de la crise, fournissant une aide vitale immédiate à environ 3,8 millions de personnes au Soudan et dans les pays voisins à ce jour.

Le soutien humanitaire est essentiel pour assurer des retours en toute sécurité et fournir une aide immédiate, telle que de la nourriture, des abris, des soins de santé et une protection, ainsi qu’un accès aux services de base pour aider ces populations à se réinstaller et à reconstruire leur vie.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

À Port Soudan : Lisa George, lgeorge@iom.int

Au Caire : Joe Lowry, jlowry@iom.int

À Genève : Kennedy Okoth, kokoth@iom.int