Israël bloque à nouveau l’aide humanitaire à Gaza, mettant encore plus de vies en danger

Les Palestiniens sont délibérément privés de nourriture, d’eau et d’autres produits de première nécessité

Depuis le 2 mars 2025, le gouvernement israélien a de nouveau bloqué toute l’aide humanitaire entrant à Gaza, y compris le carburant, en violation flagrante du droit international humanitaire.

Des responsables travaillant avec l’Unité des eaux des municipalités côtières de Gaza (CMWU) ont déclaré à Human Rights Watch que les réserves de carburant ne suffiraient à assurer le fonctionnement des installations d’eau que pendant une semaine, après quoi la quasi-totalité de l’eau produite par les puits et l’une des deux installations de dessalement en état de marche à Gaza ne pourraient plus fonctionner.

Selon ces responsables, les autorités israéliennes ont également rejeté les demandes du CMWU pour la réparation de l’une des trois conduites d’eau qui approvisionnent Gaza depuis Israël, qui est hors service depuis six semaines en raison des opérations militaires des forces israéliennes dans la zone tampon à l’est de Gaza.

Le ‘Food Security Cluster’, dirigé par les Nations Unies, a indiqué qu’au moins 80 cuisines communautaires de Gaza seront bientôt à court de nourriture si le blocage de l’aide se poursuit. Selon l’Associated Press, le Programme alimentaire mondial a averti le 5 mars qu’il ne disposait de suffisamment de vivres que pour maintenir les cuisines et boulangeries publiques ouvertes pendant moins de deux semaines si les autorités israéliennes n’autorisaient pas l’arrivée de nouvelles livraisons d’aide.

En réduisant l’aide humanitaire, Israël continue de bafouer les ordonnances contraignantes de la Cour internationale de justice. Human Rights Watch a documenté le fait que des milliers de Palestiniens à Gaza sont probablement morts, et continueront probablement de mourir, des suites de la malnutrition, de la déshydratation et de maladies résultant du blocage par les autorités israéliennes de l’accès à la nourriture, à l’eau et à d’autres fournitures nécessaires à la survie de la population de Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, les autorités israéliennes ont commis le crime de guerre d’utiliser la famine comme méthode de guerre, le crime contre l’humanité d’extermination et des actes de génocide.

Pendant le cessez-le-feu qui est entré en vigueur à la mi-janvier 2025, l’accès des Palestiniens à la nourriture et à l’eau s’est amélioré ; davantage de camions sont entrés à Gaza et l’augmentation de la quantité de carburant a permis aux puits d’eau souterraine de doubler leur production d’eau.

Mais ils n’ont toujours pas atteint les niveaux d’accès d’avant le 7 octobre 2023, qui étaient déjà sévèrement restreints en raison du blocus illégal de Gaza par Israël depuis 2007. Israël continue d’empêcher les marchandises commerciales d’entrer à Gaza et refuse l’entrée d’équipements et de fournitures essentiels pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène, ainsi que de matériaux tels que le ciment, nécessaires à la réparation et à la reconstruction des infrastructures endommagées et détruites.

Israël, en tant que partie belligérante, a l’obligation de faciliter l’aide humanitaire, qu’il y ait ou non un cessez-le-feu. En tant que puissance occupante, Israël est également tenu de garantir l’approvisionnement en nourriture et en fournitures médicales de la population de Gaza.

Les États devraient faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il lève immédiatement son blocus illégal de Gaza, rétablisse l’accès à l’eau et à l’électricité et autorise l’entrée de l’eau, de la nourriture, de l’aide médicale et du carburant dont la population a désespérément besoin.

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