Un changement en cours : une meilleure redevabilité grâce à un dialogue plus localisé et participatif? – Tchad | Février 2024

Des recommandations à perte de vue, mais le changement est encore loin

Après cinq années à demander l’avis des populations affectées par les crises au Tchad, l’écart entre leurs attentes et leurs perceptions sur la qualité des activités humanitaires est toujours aussi important. Une frustration palpable liée au manque d’actions concrètes est ressentie par les personnes interrogées ainsi que par le personnel humanitaire. Mais si tout le monde souhaite du changement, pourquoi est-il aussi difficile de l’initier ?

Depuis 2018, Ground Truth Solutions (GTS) suit les perceptions des personnes affectées au Tchad et recueille leurs recommandations à l’attention du personnel humanitaire, élevant leurs voix dans les forums de prise de décision pour les activités humanitaires, au niveau national et provincial, afin d’encourager une réponse plus redevable et efficace.

Ces données se retrouvent chaque année dans le Plan de Réponse Humanitaire en tant qu’indicateurs de la qualité de la réponse. Entre 2019 et mi-2023, GTS a parlé à des milliers de personnes et a recueillis plus d’une centaine de recommandations de la part des communautés affectées et du personnel humanitaire pour l’amélioration de l’engagement communautaire et de la qualité de la réponse. Malgré cela, au cours de ces cinq dernières années, les perceptions des personnes affectées par les crises ont peu évolué. Elles demandent la mise en place d’actions en accord avec leurs recommandations.

Alors, pourquoi un tel blocage ? Après de nombreuses discussions avec le personnel humanitaire à différents niveaux de la réponse, notre hypothèse est la suivante : au Tchad, le contexte et la coordination humanitaire varient grandement selon les provinces. La crise humanitaire, étant diverse selon les régions, les recommandations faites année après année au niveau national, se traduisent difficilement en action au niveau de ces différentes contextes. Il semblerait également que l’appropriation de ces recommandations et actions se concrétise plus naturellement quand les acteurs et actrices impliqué·e·s se sentent directement concerné·e·s par leurs mises en œuvre.