La MINUSCA note la poursuite des violations des droits de l’homme en RCA

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) note la poursuite des violations et abus des droits de l’homme et du droit humanitaire international dans le pays. Durant la période du 28 février au 8 mars 2024, « la division des Droits de l’homme de la MINUSCA a documenté et vérifié 66 violations et atteintes aux droits de l’homme et violations du droit international humanitaire, ayant affecté 130 victimes », a déclaré Dr Guy Karema, officiant comme porte-parole, ce mercredi, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la mission onusienne.

Présentant le tableau synoptique de ces violations et abus, Dr Karema a indiqué que « la majorité des violations et atteintes documentées sont liées au non-respect des délais légaux de garde-à-vue et de détention préventive, ainsi qu’aux mauvaises conditions de détention qui ne sont pas en adéquation avec les standards internationaux en la matière ». Il s’est, en outre, inquiété du fait que certains agents des Forces de Défense et de Sécurité nationale se soient rendus responsables de certaines violations. Dr Guy Karema a également mentionné les groupes armés signataires de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA) qui ont été responsables de 21 atteintes affectant 28 victimes. « Les préfectures les plus affectées sont la Vakaga (17 violations affectant 32 victimes) et la Ouaka (huit violations affectant 18 victimes) », a-t-il précisé.

« Afin de prévenir ces violations et abus, la MINUSCA a poursuivi des séances de formation et de sensibilisation sur le terrain », a expliqué Dr Guy Karema, indiquant que du 29 février au 1 mars, à Obo, la Mission a organisé un atelier de renforcement des capacités des acteurs locaux sur la violence sexuelle liée aux conflits ; les six violations graves des droits de l’enfant et les procédures d’enquête des acteurs de justice et de police. « Au total, 40 participants, dont 24 femmes, ont assisté à l’atelier », a dit Dr Karema, ajoutant que « les 2 et 3 mars, la MINUSCA avait organisé un atelier de renforcement des capacités sur les droits de l’homme internationaux, le droit humanitaire international et la violence sexuelle liée au conflit pour 30 éléments des FACA détachés à Tiringoulou (Vakaga) ».

Au cours de cette conférence de presse, Dr Guy Karema est revenu aussi sur la rencontre de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, et le ministre d’État à l’Education nationale, Kongbelet-Zingas, sur le partenariat entre les deux institutions. « Au centre des échanges, la construction, réhabilitation et l’équipement des établissements scolaires, ainsi que le transport aérien des instructeurs, à leur lieu d’affectation et le transport sécurisé, chaque année depuis 2015, du matériel et jury de l’examen du baccalauréat, y compris dans les zones les plus reculées », a-t-il précisé.

Pour sa part, le porte-parole de la Force, le Lieutenant-Colonel Bertrand DAKISSAGA, a fait savoir que les casques bleus poursuivent leurs efforts sur l’ensemble du territoire avec un accent particulier sur les zones à fort défi sécuritaire. « La Force de la MINUSCA a ainsi renforcé sa présence dans certaines zones afin de contribuer plus efficacement à la mise en œuvre du mandat, notamment en ce qui concerne la protection des civils et l’extension de l’autorité de l’Etat », a-t-il dit, ajoutant que les activités de soutien aux populations se sont également poursuivies.

« Dans le Haut Mbomou, la Force a renforcé sa présence afin d’assurer la protection des civils. Cette présence a permis de consolider l’accalmie après les tensions signalées ces dernières semaines », a indiqué l’officier supérieur, informant que dans la localité de Yaloké (Ombella M’Poko), les contingents marocain et tunisien ont conduit des patrouilles afin de prévenir toute menace contre les civils. « Cette action de la Force est intervenue à la suite des incidents survenus le 4 mars dernier, à quelques kilomètres de Yaloké, et qui ont coûté la vie à un civil et un soldat des FACA. Le calme est revenu à Yaloké et ses environs », a-t-il rassuré.

Pour ce qui le concerne, la porte-parole de la composante Police, l’adjudant Balkissa Yaye, a fait part de la remise officielle du Commissariat de Police de Dekoa, construit et équipé par la mission, s’inscrivant dans le cadre de l’extension de l’autorité de l’état.

Par ailleurs, l’adjudant Balkissa Yaye a indiqué que dans le cadre de la protection de l’enfance, la UNPOL, par le biais de son point focal, s’est entretenue avec soixante-cinq personnes, dont trente-cinq femmes, sur la lutte contre la maltraitance des enfants au village de Maliko-Lépreux de Bangassou. « La UNPOL a expliqué que les parents doivent éviter les violences physiques ou morales contre leurs enfants, et de les soumettre aux travaux champêtres pendant les heures de cours », a-t-elle rapporté.

Sur le même registre, l’adjudant Balkissa Yaye a aussi indiqué qu’en date du 10 mars, la UNPOL a également animé une séance de sensibilisation sur la protection de l’enfant, au profit de quelques habitants du village de Leya Pk 63, axe Bangui-Damara. « La UNPOL a expliqué que toute personne doit protéger les enfants en évitant de poser des actes, à leur égard ou en leur présence, susceptibles de nuire à leur bon développement psychique », a-t-elle dit.



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